Livre étant le sujet d’un groupe de travail
Rencontre avec l’auteur le 8 avril 2006

Collection « Psychanalyse et Civilisation » dirigée par Jean Nadal.
L’harmattan 1994 ISBN 2-7384-2147-4
Préface de Jean Nadal
Que sont devenues les névroses ? Ces chateaux -forts
de la maladie d’amour, avec leurs systèmes de defense solidement
tournés vers l’interdit, se raréfiant dans la pratique au point de faire
figure d’exception. A leur place que trouve-t-on ? Des
patients hyperactifs oscillant entre de brèves dépressions et des
passages à l’acte; des somatisants polymorphes, des phobiques vagues.
Les perturbations du comportement, de la relation, de l’expression
affective, nourrissent la souffrance de ces êtres si peu différenciés
qu’ils investissent à peine lez conflit de la différence sexuelle. Les
théories des cas-limites implosent sous le nombre et la diversité des manifestations pathologiques actuelles. Pour autant, le sujet névrosé est-il voué à la disparition ?
Quand les structures sociales et familiales subissent une si grande turbulence, l’inconscient pourrait-il
être autrement que le souffle de la tempête ? Dans le chaos, l’ordre
n’est plus la fixité. L’instabilité peut alors s’ériger en principe de
défense, comme un ordre éphémère dans le désastre de la consistance.
Tout le sujet-limite se structure sur cet ordre du précaire.
En suivant une jeune patiente, Clio, en
analysant plusieurs centaines de ses reves, on voit apparaître une
économie de l’originaire : moments de terreur infantile traversant le
temps, tels ces lois immémoriales les « fueros » dont parle Freud et que
l’on retrouve aux fondements de l’hyper-réactivité de la nouvelle pathologie.
Vincent Mazeran, neuropsychiatre, psychanalyste, et Silvana Olindo-Weber, psychanalyste, ont publié, entre autres, L’acte suicide (1988) – Les déclinaisons du corps (1989), La diagonale du suicidaire (1991). En collectif : Les Etats limites (AFPEP 1993) – Violenza e psicanalisi (Feltrinelli 1978) – Come camminare nel cielo (Spirali, 1982)